Une étoile pour papa.

15 ans aujourd’hui que mon papa est parti.

Ce sera le quinzième Noël sans lui. Un autre Noël qui arrive avec une petite ombre au dessus du sapin parce qu’il manque un peu de sa présence pour illuminer le Temps des Fêtes.

Tantôt, je cherchais une photo en noir et blanc de mon papa, avec moi qui étais assise sur ses genoux à boire un Coca Cola dans une petite bouteille de verre pendant un spectacle…que je l’aimais cette photo! Je me souviens encore de ce moment là…Je n’ai malheureusement pas retrouvé la photo.

Mes filles me voyaient chercher partout et m’ont demandée si j’ai encore de la peine la journée où mon père mort…

Alors je me suis demandée aussi… est-ce que c’est vraiment possible de ne plus avoir de peine?

Est-ce que les années qui passent la font disparaître cette peine?

Et ben non…

Le temps atténu la peine, l’éloigne un peu, en même temps que le temps éloigne le souvenir du son de sa voix et de la couleur de son regard…mais c’est toujours là. C’est toujours là, mais ça s’efface tranquillement….

La différence, c’est que plus le temps passe, moins c’est difficile d’en parler. Avant, j’avais pas juste une boule dans la gorge…mais toutes les boules du sapin au grand complet.

J’en parlais, mais pas trop, de peur de me souvenir de la douleur que ça faisait qu’il soit parti.

Maintenant, j’ai envie de mettre des petites lumières de Noël qui scintillent sur son histoire, sur mes souvenirs d’enfance de Noël. J’ai envie de ressortir les vieilles photos et de les montrer à mes filles qui n’ont pas eu la chance de le connaitre…parce qu’elles l’auraient aimé leur grand-papa avec ses histoires, son harmonica et sa guinbarde.

Donc non, je dirais que non, le temps n’efface pas la peine.

Mais le temps permet de comprendre que la seule façon d’enlever cette petite ombre au dessus du Temps des Fêtes, c’est d’illuminer les beaux souvenirs. De les faire briller toujours plus fort afin qu’ils ne s’éteignent jamais et qu’ils deviennent en fait, cette étoile si belle au bout du sapin…❤

____L’encre à la mère

J’ai mal à mon cœur de mère…

Que ce soit à la télé, à la radio, sur le web ou dans les journaux…on entend parlé que de cette histoire depuis quelques jours. Cette histoire horrible de la fillette de Granby âgée de seulement 7 ans, décédée suite aux séquestrations faites par son propre père et sa conjointe.

Étant maman de deux petites filles dont une qui aura très bientôt 7 ans aussi, je dois avouer que lorsque j’entend la nouvelle, je suis déchirée entre l’envie de fermer la radio et d’écouter en détails les faits. Parce qu’autant j’ai mal à mon cœur de maman de penser qu’on peut faire une telle chose à son enfant, autant je veux connaître le fond des choses pour pouvoir mieux détester cet homme…

C’est d’autant plus difficile pour moi de faire la part des choses dans ma tête car étant technicienne en travail social de formation, on m’a apprise à ne pas porter de jugements. On ne connaît pas toute son histoire, ce qui l’a poussé à faire une telle horreur. On ne sait pas exactement toutes les interventions qui ont été posées par la Protection de la Jeunesse, la Commission scolaire, la Sûreté du Québec, les proches, etc. L’alarme avait pourtant été sonnée à plusieurs reprises comme quoi la fillette n’aurait pas dû vivre avec son père. Mais…

J’ai fait un stage de 4 mois à la DPJ…j’en ai vu de toutes les couleurs. J’ai pris des signalements téléphoniques, entendu des choses que j’aurais préféré ne jamais entendre. Pas retenu certains signalements car ils manquaient certains points pour pouvoir les retenir et aller de l’avant pour effectuer une visite surprise. Je suis entrée chez des gens que je ne connaissais pas malgré le fait qu’ils n’étaient pas contents de me voir (c’est ça ou on appelait la police…), ouvert leur frigo, poser des questions aux parents qui m’ouvraient parfois la porte en pyjama ou avec les deux pieds dans le pipis de chat pis des petites mouches noires qui leur tournaient autour de la tête. J’ai questionner des enfants en pleurs à l’école pour savoir si leurs parents les battaient…remonter leurs manches de chandails pour vérifier s’ils avaient des bleus ou des marques.

Et malgré que parfois j’avais le sentiment que l’enquête aurait dû se poursuivre, ça s’arrêtait là. Parce qu’il y a des règles à respecter, des étapes à suivre, des protocoles…etc. Alors c’est difficile pour moi de mettre le blâme sur les intervenants qui auraient peut-être mal fait leur travail…mais ce que je sais, c’est que ces personnes là ramènent chaque soir des histoires d’horreur et un peu de culpabilité à la maison. Faut être fait fort pour faire ce travail, je vous le dis. Et si quelqu’un à quelque chose à se reprocher dans cette désolante histoire, soyez sans crainte qu’elle le sait très bien…

Mais ça, c’était le côté rationnel…

Et là, je n’ai pas envie d’être rationnelle.

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Parce que mon cœur de mère, lui, n’arrive juste pas à comprendre comment on peut en arriver là. Comment on peut faire autant de mal à un enfant. À son propre enfant. Une petite fille qui n’aura pu profiter de la vie que 7 petites années. Et ça aura été des années de misère et de souffrance.

Alors qu’un papa se doit d’être là pour protéger sa fille, lui montrer comment un homme se doit d’agir avec une femme, lui montrer ce qu’est l’amour véritable…elle aura vécu ses derniers jours sûrement sans comprendre ce qui se passait et le cœur tellement, mais tellement rempli de chagrin et de douleur.

Aucun enfant sur cette terre ne devrait vivre de telles atrocités.

Aucun parent dans ce monde ne devrait avoir le droit de porter le titre de « parent » s’il est prêt à faire de telles obscénités.

Je pense à mes filles, à tout l’amour que j’ai pour elles…et c’est les larmes aux yeux et les dents serrées que j’aimerais, en tant que maman, envoyer le même amour à cette fillette qui n’en a pas eu assez.

Et je vous invite à en faire de même…❤

__L’encre à la mère

Maman, je comprends maintenant…

Avant d’être maman, je détestais que ma mère me dise : « Attends, tu vas voir quand tu vas avoir des enfants, tu vas comprendre! » Souvent, elle utilisait cette phrase lorsqu’elle était fâchée j’imagine. Honnêtement, je ne m’en souviens pas trop, parce que je n’y prêtais pas trop attention…

En fait, je ne la croyais juste pas. C’est comme l’autre jour, j’ai entendu une fille dire que ça l’énervait les mères qui pensent détenir la vérité sur plein de choses de la vie. Ben je pensais comme ça  aussi, avant. Avant de devenir moi-même une maman.

Parce que oui, y’a des affaires que tu peux pas savoir tant que t’es pas mère. Je dis « des », mais en réalité, c’est une même et unique vérité.

L’amour inconditionnel.

Ça fait quétaine,  mais c’est ça pareil. Parce que tu auras beau aimer ton chum, ton chat, ton chien ou tes amis, plus que tout au monde (c’est ce que tu pensais), tu te rends compte quand tu deviens maman, que jamais tu n’as autant aimé et que jamais tu n’aimeras autant que cet amour que tu as pour tes enfants. C’est grandiose comme amour. C’est magique. Ça  vit dans chaque cellule de ton corps, tout le temps.

Mais comme j’ignorais ça avant, je ne pouvais pas savoir ce que voulait dire ma mère quand elle me disait « tu vas voir… »

Mais maman, je comprends maintenant.

Toutes les fois où  tu m’as punie pour un mauvais comportement, parce que tu voulais faire de moi une personne respectueuse.

Toutes les fois où tu n’as pas voulu m’acheter une surprise à  l’épicerie, car tu voulais m’apprendre la valeur de l’argent.

Toutes les fois où tu m’as servie du foie de veau ou du boudin, parce que tu voulais faire de moi une femme forte et en santé. 

Toutes les fois où tu ne voulais pas que je sorte tard le soir, parce que tu voulais me protéger des dangers.

Toutes les fois où tu voulais que je range ma chambre, car tu voulais faire de moi une personne responsable.

Toutes les fois où tu as pris soin de moi, parce que tu t’inquiétais pour ma santé. 

Toutes les fois où tu m’as aimée sans nécessairement le dire avec des mots.

Toutes les fois, où en tant que femme, tu as dû faire des sacrifices pour mon bien.

Toutes les fois où tu as dû douter de toi en te demandant si ce que tu faisais était la bonne façon d’agir…

Ça n’a pas toujours dû être facile chaque jour. Parce que maintenant que je suis maman, je m’aperçois que ce n’est pas toujours évident. Je fais de mon mieux. Je fais ce que je peux. Mais y’a des jours, où je doute sérieusement de mes capacités maternelles.

Tsé,  le genre de journée où t’es pas trop d’humeur et qu’une fois les enfants couchés, tu tombes sur un article facebook de pseudo psychologue qui nomme les « X choses à ne jamais dire à  ton enfant« , pis que tu te rends compte que ces phrases à  éviter, tu les as pas mal toutes utilisées…dans la même journée.  Outch…

Est-ce que c’est ça que tu voulais dire? Est-ce qu’il t’es arrivé à  toi aussi, de brailler ta vie parce que tu te trouvais poche? Sûrement.

Mais comme moi, tu as dû  aussi te dire qu’être maman, c’est souvent une tâche ingrate. Qu’être maman, c’est se sentir coupable souvent. S’inquiéter tout le temps. Mais qu’au-delà des doutes, y’a l’amour. Cet amour qui survit à  toutes les petites erreurs de jugement de maman trop fatiguée qui a réagit un peu trop sur le coup de l’émotion.

Cet amour qui te déchire par moment le coeur et qui le lendemain d’une journée merdique, te le fais déborder parce que ta petite fille vient te faire un câlin en se réveillant pour te dire que t’es la meilleure maman du monde…

Mais tu  as continuer à  faire de ton mieux. Pis c’est pour ça que je t’aime et que maintenant, je comprends.❤

__L’encre à la mère

Ps. J’aime le boudin maintenant. Pire. J’essaie d’en faire manger à  mes filles. 😉

Ce petit sac à deuils que l’on doit porter…

Dans la vie, il y a toutes sortes de tabous. La mort en est un. Un gros.

Dès la petite enfance, c’est un sujet qui nous fait peur. Les grandes personnes évitent d’en parler aux petits de peur qu’ils ne comprennent pas…alors qu’eux-mêmes ont bien de la difficulté à  l’accepter..

En fait, on agit comme si ça  n’existait pas...comme si le fait de ne pas en parler faisait en sorte que  ça n’existera pas. Jamais. On ne veut pas mourir. On ne veut pas voir les gens qu’on aime partir. Parce que la mort, c’est pas réel…c’est pas tangible. On ne veut pas y croire. Croire que ça peut arriver.

Jusqu’à ce que ça  nous frappe en pleine face. Je dis « frappe », parce que lorsqu’on perd pour la première fois une personne qui nous est chère,  c’est l’effet que ça fait. Un énorme coup de poing dans le coeur. 

J’ai perdu mon père il y a 9 ans. Le 14 decembre. Juste avant Noël. Une crise cardiaque foudroyante à 65 ans. La derniere fois que je l’ai vu, c’était  un mois plus tôt, lors de mon anniversaire. Il est décédé sans avoir le temps de dire au revoir à  personne. Et sans que personne n’ait le temps de lui dire adieu. 

Et c’est là que tu te rends compte que la mort, quand ça te touche de façon plus personnelle, c’est pas si irréel que ça  . Que oui, ça  peut arriver à  n’importe qui, n’importe quand. Comme ça ,  sans raison ni crier gare.

Et le pire dans tout ça, c’est que plus tu vieillis, plus tu réalises que tu perdras les gens que tu aimes. Et de plus en plus. Parce que la mort, aussi ridicule que ça  puisse paraître à dire,  ça  fait partie de la vie… c’est une petite étincelle de Big Bang qui s’éteint quelquepart dans l’univers . 

 Un petit souffle d’âme qui s’envole on ne sait trop où

C’est à  ce moment-là  que tu rassembles ta peine, tes regrets, tes « j’aurais donc dû… », ton amour et tes souvenirs pour cette personne qui t’as quittée et que tu  mets tout ça dans ton petit sac à deuils. Au début, tu le détestes ce petit sac de malheur. Tu le gardes toujours  bien fermé parce que l’ouvrir ferait trop mal. Tu le places sur ton épaule, comme un petit baluchon qui avec le temps deviendra toujours un peu plus lourd à porter.

Mais même si son poids te fait courber un peu l’échine, qu’il rend parfois tes pas un peu plus pénibles pour aller de l’avant, dis-toi que quand tu t’ennnuies,  t’as le droit d’arrêter sur le bord du chemin et l’ouvrir pour y regarder un peu…

Parce que dans l’fond, ce qui fait peur dans la mort, c’est que tout ce qui subsiste, ce sont les souvenirs dans le coeur de ceux qui restent. Et la mémoire étant une faculté qui oubli ,  on a peur d’oublier. Que les traits du visage s’effacent, que le timbre de la voix s’estompe…que le temps ne se souvienne plus et qu’ un jour on ne se rappelle plus de l’essentiel…

Mais malgré ce qu’on pourrait croire, malgré la peine que suscite un départ , la vie est drôlement bien  faite. Car non, on n’oubliera jamais. Parce que bien que la mort soit intangible et incompréhensible ,  ce qui fut jadis était bien réel .  Et le temps n’efface rien.

Le temps adoucit la peine et le petit sac à  deuil devient plus lourd…mais plus lourd de souvenirs heureux. 

Alors oui, tu as le droit, quand la nostalgie te tiraille le coeur ,  de l’ouvrir ton petit sac. D’y replonger un peu. 

Parce qu’avec le temps, même si parfois ça  peut être  long, ce qui se cache dedans, c’est de plus en plus beau.

 En tout cas, aujourd’hui, je regarde dans le mien et ça me fait du bien…❤

                                                                                                  __L’encre à la mère 

Laissons-les croire à la magie…

Décembre.

Je ressens déjà l’exaspération de plusieurs parents qui se disent « Ah non, les foutus lutins sont revenus… » Alors que d’autres se demandent à  quoi ça rime de faire croire aux enfants que c’est le gros bonhomme barbu qui donnera  les cadeaux quand ce sont eux qui dépensent  (trop…) pour acheter les bebelles.

Vous voulez mon avis? Oui, non, peut-être …anyway, je vous le donne pareil parce que Noël ,  c’est la générosité et le partage .  Pis on refuse pas ce que quelqu’un nous offre 😉.

J’ai deux filles. Une de presque 7 ans et une de 4 ans. Tandis que ma plus petite y croit encore dur comme fer, ma grande de 7 ans commence à  avoir des doutes sur l’existence du Père-Noël. Alors je leur ai expliqué que non, au centre d’achat, le Père-Noël n’est pas LE vrai Père-Noël…ce sont des amis à  lui. Il ne peut pas être  partout en même temps le pauvre. Et surtout, parce que le vrai, le seul, l’unique, c’est le Père Nicolas Noël. Si vous le rencontrez et avez la chance de discuter avec lui un jour, vous comprendrez!

Tout ça me fait penser à  la traverse de lutins à  Saint-Élie-de-Caxton. On est allé  visiter ce petit village l’été dernier.  Mes filles ont eu une petite déception quand elles ont compris qu’elles ne verraient pas vraiment de lutins traverser le chemin…mais en même temps, elles ont vite compris que c’est normal parce qu’ils sont trop occupés à  travailler à  leur petite usine à  paparmanes roses. Vous savez pas de quoi je parle? Ben oui…l’arbre dans lequel il pousse des paparmanes roses géantes, comme des grosses rondelles de guimauve rose. Les lutins ramassent celles qui tombent lorsqu’elles sont mures. Ensuite,ils en font des petits bonbons. Des paparmanes roses. Mes filles ont capoté ben raide. Elles voulaient en planter pour faire pousser un arbre chez nous!

Vous devez tous avoir aussi quelque part dans le fond d’un tiroir, une photo de vous en maternelle ou en première année d’école, sur laquelle vous avez un beau sourire pas de dents ? De toute beauté sans doute… Ma fille m’a demandée si la Fée des dents existe vraiment. Honnêtement, j’ai  pas su tout de suite quoi lui répondre.  J’aurais dû dire quoi? Que je sais pas trop ce que la Fée des dents fait avec les dents de lait des enfants…des colliers en macramé peut-être? Pourquoi elle donne des sous…pour que les enfants aillent s’acheter plus de bonbons pour perdre leurs autres dents plus vite? Donc par un  soir de perte de palette d’en avant, on a joué un tour à  la Fée .  On a laissé l’appareil photo dans la chambre des filles et on a filmé toute la nuit pour essayer de la piéger .  Ben imaginez-vous donc que ça a fonctionné…On a peut-être bien la seule vidéo de  la Fée des dents qui  existe sur cette planète.

À  l’école ,  certaines  amies de ma grande, qui je le rappelle n’a même pas encore 7 ans, lui ont déjà dit que les princesses de Disney n’existent pas. Euh…je lui ai dit « T’as juste à  leur demander  si elles sont déjà allées à  Disney. Non? Bon, eh bien toi oui. Tu le sais bien que celles que tu vois aux Hotels Jaro, ce sont seulement des doublures…parce que les vraies vivent à  Disney. » Tout le monde qui y est déjà allé sait ça voyons. 

Ça  fait que pour toutes ces bonnes raisons là, que je ne vois pas un Grinch venir gâcher Noël. L’hiver, c’est déprimant. C’est froid, y fait noir de bonne heure…est-ce qu’on a le droit de mettre un peu de lumière, de joie de vivre pis de chaleur dans nos petites vies pour  mieux passer au travers? Sans Noël, l’hiver serait juste pas mal plus plate.  Elle est passée où la petite étincelle de magie dans ton coeur?

Et je dis « Tais-toi! » à  cette veille rabougrie qui pendant la visite à Saint-Élie-de-Caxton a chiale haut et fort qu’ils auraient dû déguiser des enfants en lutins pis leur faire traverser le chemin quand on passe à  la pancarte qui annonce la traverse…Fred Pellerin a su donner vie à  son village avec ses légendes  et son imagination contagieuse. Fais donc éclore  un peu la tienne. Moi, quand je vais être une vieille mémé pas de dentier, je veux un arbre pareil que le leur pour sucer  des paparmanes roses à longueur de journée. 

Et l’enfant qui perd un peu de son innocence en même temps que ses dents, est-ce qu’on est vraiment obligé de lui dire qu’on a inventé la Fée des dents juste pour les consoler un peu? Qu’est-ce qu’il y a de mal à  vouloir embellir la réalité et faire passer un peu mieux l’évidence que son sourire pas de dents sur sa photo d’école fait que ça  sera peut-être pas sa meilleure?

Et si tu me dis que les princesses n’existent pas, es-tu aussi en train de me dire avec certitude que le prince charmant aussi c’est juste des conneries? 

Alors que moi-même je veux y croire, revivre la magie de mon enfance à travers les yeux de mes filles. M’émerveiller en les entendant rire aux éclats à 6h30 quand elles découvrent  le mauvais coup des petits lutins chaque matin de décembre. ..pour oublier un peu ma déprime saisonnière.

Et le  jour où  elles n’y croiront plus (ça viendra bien assez vite…), j’espère de tout mon coeur de mère qu’elles ne m’en voudront pas d’avoir voulu embellir leur réalité et d’avoir mis plus de couleurs que pas assez à  leur vie.

J’espère sincèrement qu’elles comprendront et qu’elles continueront aussi à  y croire un peu secrètement . Qu’elles sauront  entretenir cette magie qui fait la beauté de leur coeur d’enfant. ❤

                                                                                           ___L’encre à la mère . 

Faire le deuil de ce bébé qui ne sera jamais.

L’histoire de cette femme, dans le journal La Presse, qui a fait une fausse-couche dans une toilette d’hôpital, m’a involontairement replongée dans des souvenirs douloureux ce matin.

Parce qu’on n’oublie  jamais la perte d’un foetus, même si ça remonte à environ 7 ans et que les gens font trop souvent comme si c’était un fait anodin.

J’avais 27 ans et j’étais enceinte de mon premier bébé. Ma famille était déjà au courant malgré que j’en étais seulement à un 1 mois et demi de grossesse. Attendre un bébé,  c’est généralement une bonne nouvelle. Pis dans ta tête de future maman trop heureuse, tu penses pas que le pire pourrait arriver.

Et pourtant…

Ça  a commencé par de légers saignements. L’infirmière d’Info-Santé appelait ça du spoting, terme jusque-là inconnu pour moi. C’est un phénomène qui peut survenir en début de grossesse. Tant que ça  ne devient pas du sang rouge clair, pas matière à s’inquiéter. Faque là, je me suis mise à paranoïer chaque fois que j’allais à la toilette, craignant le pire.

Et là,  c’est arrivé. Je perdais du sang. J’ai  ressortis les serviettes sanitaires que je croyais rangées pour les 9 mois à venir. L’infirmière du 811 m’a conseillé d’aller à  l’urgence. C’était un jeudi soir si je me souviens bien. Je me suis présentée à l’urgence vers 19h30.

L’infirmière au triage m’a posé quelques questions, m’a donné des serviettes hygiéniques et m’a envoyée m’assoir dans la salle d’attente de l’urgence en me disant de l’avertir si je remplissais une serviette à l’heure, car c’est signe d’hémorragie.

À côté de moi, y’avait un gars avec une jambe possiblement cassée, une fille qui avait avalé  des petits os de côtelettes de porc par mégarde  (wtf), des bébés qui toussaient, etc. Pis parmi tout ces beaux cas là,   y’avait moi. Assise sur ma petite chaise pas confortable. Le bas ventre qui me criait à l’aide en me graffignant  de l’intérieur. J’avais pas l’air malade. Les gens avec qui je jasais me demandaient ce que je faisais là et se sentaient gênés quand je disais que je faisais probablement une fausse-couche. Je semblais bien aller malgré tout. Et pourtant, je faisais des allers-retours à la toilette, la remplissant chaque fois de sang. Un déluge. Mais l’infirmière ne me croyait pas  car il n’y avait presque rien dans ma serviette…

Après 8 heures d’attente environ, sans encore avoir vu de médecin, je me suis tannée. Il devait être autour de 3h30 du matin. J’ai demandé à  mon chum de surveiller la porte de la toilette et je suis allée chercher l’infirmière pour lui montrer tout  le sang que je perdais. Elle a un peu fait le saut pis m’a dit : « Oh…ok! Est-ce que vous vous sentez bien? Allez vous assoir pis bougez pas de là, on va vous trouver une salle pour vous examiner. » Je répète que ça  faisait 8 heures que j’attendais…

On m’a alors installée sur un civière dans une salle où j’étais seule en attendant qu’un médecin m’examine. Après peut-être 1 heure, quelqu’un est enfin arrivé. Une femme, plus jeune que moi. Une résidente. Elle m’a posée quelques questions et m’a examinée, mais ne voyait rien tellement il y avait du sang. Elle est allée  consulter un médecin dans la salle d’à côté. J’ai encore attendu…Pour que finalement, elle revienne et me dise que j’ai dû faire une fausse couche. Que le foetus a dû sortir sans que je m’en rende compte.

Je n’ai pas eu d’échographie,  ni de curetage.  On m’a simplement donné 2 ou 3 empracet et on m’a dit de retourner lundi pour une échographie.

J’ai dû retourner chez moi aux petites heures du matin après 10 heures à  l’urgence. Dévastée et en pleurs parce que le petit bébé que je m’imaginais déjà bercer et qui avait bel et bien existé en moi, n’était plus là.  Enfin,  c’est ce qu’on me disait. Mais moi, je ne sais pas si c’était seulement l’espoir ou l’instinct,  mais je n’y croyais pas.

Le lundi matin, je ne saignais plus. Je me suis rendue comme convenu à  l’hôpital pour mon échographie. Et c’est par du personnel peu souriant et empathique,  que j’ai appris sur l’écran du moniteur,  que mon mini-bébé était toujours en moi…mais que son coeur avait cessé de battre. J’avais eu un décollement placentaire, ce qui avait causé l’arrêt de son petit coeur.

On m’a simplement dit d’aller attendre dans une autre pièce,  qu’on me ferait un curetage.

Une infirmière est finalement venue me voir pour me dire que vu que je ne saignais plus, donc que je n’étais plus en hémorragie,  on ne ferait pas de curetage. J’ai demandé à  discuter une gynécologue. On a refusé,  prétextant qu’elle était occupée à  l’étage des accouchements et on m’a dit que revenir le lendemain pour lui parler. Heille, là c’était juste trop…j’allais pas partir de là dans parler à  quelqu’un.  C’est mal me connaître.

Un homme, médecin généraliste je crois, m’a finalement rencontrée. Il m’a expliqué qu’avant 8 semaines de grossesse, on faisait rarement un curetage, sauf en cas d’hémorragie. J’étais à 6 semaines et demi et je ne saignais plus. Il m’a dit que la nature ferait son oeuvre et que « ça « allait sortir tout seul…que quand j’allais le voir dans la toilette, de le m’être dans un sac, de le congeler et de l’amener à  l’hôpital pour le faire analyser…sérieusement ??

J’ai donc attendu, une semaine, 2 semaines, 3 semaines…1 mois. Et un jour, j’ai littéralement accouché. Contractions intenses, vomissements et expulsion. Je ne sais pas si c’était le foetus ou le placenta, mais j’ai recueilli quelquechose…que j’ai mis dans un sac et je l’ai mis au congélateur. C’était horrible.

Finalement, je ne suis pas allée le porter à  l’hôpital.   Je ne voulais pas remettre les  pieds là. J’en ai disposé d’une façon que je trouvais plus convenable. Ensuite, me suis battue avec eux pour réussir à  avoir un billet du médecin afin de pouvoir aller au privé faire une échographie pour vérifier que tout était sorti. L’homme qui m’a fait l’échographie dans la clinique privée, était gentil et empathique. Je ne me sentais pas comme un numéro.  Dans mon ventre, il ne restait plus rien. Il m’a dit que je pourrais dès le mois suivant, refaire un essaie bébé.

J’ai fait venir mon dossier complet de  l’hôpital. J’avais envie de les poursuivre. Ça  n’avait pas de sens de faire vivre ça à une femme qui perd son bébé. Mais je ne l’ai pas fait. Ça  n’aurait servi à  rien.

Quand on perd un bébé,  que ce soit à  un mois ou plus, ça  fait mal. Pas juste physiquement. Mentalement surtout. Les gens autour, à  moins de l’avoir vécu eux-mêmes (je parle des femmes), ne comprennent pas à  quel point c’est difficile à vivre. Les hormones sont encore au maximum. Ton beau rêve s’est écroulé d’un seul coup. Et tu dois , même s’ils veulent juste être gentils, endurer les commentaires des gens qui te disent que ça arrive à  une femme sur 5, que t’es encore jeune pis que tu vas pouvoir te reprendre, que si le bébé n’a pas tenu, c’est parce qu’il devait avoir quelque chose de pas normal et qu’il était juste pas viable. Tu le sais que tout ça, c’est sûrement vrai. Mais ce que tu sais surtout, c’est que tu te sens vide par en-dedans et aussi très seule. Parce que même avec un conjoint,  on se sent seule pareil. Parce que pour lui, c’était pas encore du concret. Mais pour toi qui a ressenti sa petite présence en toi (parce que oui, même à un mois et demi, on se sent enceinte) , c’était déjà réel.

Faire une fausse-couche,  c’est un deuil. Un véritable deuil. C’est une perte qui implique un processus psychologique. Et malheureusement, dans notre système de santé, on n’a aucun suivi par la suite. Aucune aide ou soutien. C’est triste.

Je suis retombée enceinte deux mois après ma première fausse-couche.  J’ai vécu un début de grossesse rempli d’angoisse. Je m’attendais à devoir revivre ce cauchemar là encore une fois.

Aujourd’hui, j’ai deux autres grossesses à mon actif.  Je suis maman de deux belles grandes filles que j’ai menées à terme sans trop de problème. Et elles sont en pleine santé. Donc oui, malgré une fausse-couche,  il y a de quand même de l’espoir pour la suite.

Le seul conseil que je donnerais aux mamans qui  vivent cette situation présentement, c’est de pleurer. Acceptez d’avoir de la peine parce que c’est tout à  fait légitime, même si tout le monde autour semble trouver ça  banal. Parlez-en autant que vous voulez en n’ayant pas peur d’écoeurer votre entourage avec vote histoire…ça fait du bien d’en parler. Discutez avec des mamans qui l’ont vécue aussi, elles vous comprendront mieux que n’importe qui.

Et surtout, surtout… si vous attendez des heures à  l’urgence, donnez vous le droit de péter un plomb pour qu’on s’occupe mieux de vous. Parce qu’une femme devrait avoir  le droit de perdre son enfant dans des conditions aussi dignes que lorsqu’elle donne la vie.

  __ L’encre à la mère 

 

Un service de garde sans enfant à garder…dure réalité.

Dans quelques semaines, je serai sans emploi, bien malgré moi.

Il y a presque dix ans, j’ai fait le choix de quitter un emploi d’éducatrice en garderie pour ouvrir mon propre service de garde en milieu familial. À  ce moment là,  je n’étais pas encore maman, mais je savais que ce serait une belle opportunité, quand le temps serait venu, d’être présente pour mes bébés, tout en travaillant.

Parce que oui, malgré  ce que certains pensent, avoir un service de garde en milieu familial, c’est un vrai travail. Nous sommes « éducatrices » et non des « gardiennes » . On ne passe pas notre temps à seulement regarder jouer les enfants. On en prend soin comme si c’étaient les nôtres. On les éduque , leur donne de l’amour, les prépare pour la maternelle. On travaille 50 heures semaine, on fait les repas, on fait le ménage,  les achats, la comptabilité, la préparation d’activités éducatives,  etc… On a des comptes à  rendre au bureau coordonnateur en fournissant tous les documents requis, fiches de présences, contrats et autres. On doit suivre des formations.  On a droit à  des visites surprise 3 fois par année par des agents de conformité.  On ne se pogne pas le beigne et on ne fait pas tout à  la légère.

Mais pour pouvoir bien faire son travail,  faut toujours ben avoir des enfants à  garder…et c’est ça le problème.

Lorsque j’ai ouvert mon service de garde en avril 2007, j’étais au privé,  à  25$ par jour. Dès que je publiais une annonce de places disponibles, je recevais une tonne de courriels et le téléphone ne dérougissait pas. Au point où un moment donné, je ne donnais même plus mon # de téléphone  pour être  certaine de ne pas me faire appeler dépassé 21h…parce que certains parents semblaient oublier les bonnes manières tellement il était difficile d’avoir une place subventionnée.

Après  1 an, je fut accréditée,  donc le tarif est passé à  7$ par jour. Imaginez la folie…Encore plus d’appels qu’avant. Dès qu’un enfant quittait, il se faisait aussitôt remplacé par un autre.

Mais depuis 2 ans environ, il se passe quelque chose d’étrange. Les parents ne semblent plus s’intéresser autant qu’avant aux places libres en milieu familial. Pourquoi? Voici ce que j’en pense…

Bon, je ne vais pas m’embarquer dans l’énumération de tous les changements qu’a  fait le gouvernement concernant la fiscalité des services de garde, car ce serait d’un ennui mortel. Mais en gros, depuis que les parents se sont vu augmenter le tarif en fonction de leur salaire (la fameuse modulation), il en revient presqu’au même prix pour une famille au revenu annuel moyen , d’envoyer leur enfant au privé plutôt  qu’en place subventionnée. En plus, ceux qui sont en milieu familial à  7,55$ se font « rammasser » quand le temps des impôts arrivent. Tandis que ceux au privé reçoivent un retour anticipé chaque mois, donc pas de surprise pour le porte-feuille.

Un autre problème majeur, c’est que le Ministère de la famille permet l’ouverture à  qui mieux mieux de garderies en installations privées de 60-80 enfants. Ça pousse comme de la mauvaise herbe dans le coin de Beloeil et dans certaines régions du Québec. Résultat, il y a beaucoup,  mais beaucoup trop de places libres pour le nombre d’enfants disponibles…Faudrait un méchant gros baby boom pour venir équilibrer tout ça, genre une tempête de verglas qui durerait 3 mois. Tsé,  quand tu dis que même les CPE ont de la misère à  combler leurs places libres…au détriment des éducatrices en milieu familial qui se font voler les enfants car les parents se font sans cesse appeler,  quasiment harceler. Les longues listes d’attente, ça  n’existe plus en  2016.

Les services de garde en milieu familial deviennent donc des services « bouche-trou »,  des « en attendant » qu’un CPE téléphone pour offrir ses services.

Alors nous, pauvres éducatrices,  on se retrouve avec l’incertitude constante de voir partir un enfant, parfois 2 en même temps quand ils sont dans la même famille. On publie des annonces partout où  c’est possible et il n’est pas rare, même en plusieurs mois d’affichage, de ne pas avoir une seule demande d’information…et ce même avec des places pour poupons que les parents s’arrachaient littéralement auparavant lorsque terminait un congé de maternité.

Et ce beau bordel, c‘est ce que je vis présentement. Trois enfants qui quittent presque en même temps et aucun espoir de les remplacer avant longtemps. Quand je regarde sur internet toutes les places de libres autour…c’est juste décourageant.

Mes deux filles comptent dans mon ratio, car elles comptent jusqu’à  9 ans, et contrairement  à ce que certains crois, je ne retire aucune rémunération pour elles. Sur 4 places à  offrir aux parents, il ne me reste donc qu’un seul enfant payant.

Ah pis rendu là, je ne vous ferai pas de cachoterie… Un enfant équivaut à 178$ par semaine avant impôts et dépenses. Mon épicerie hebdomadaire se situe autour de 230$, plus mon assurance civile et assurances biens pour la garderie, l’assurance vie obligatoire à  prendre avec Desjardins, le syndicat, etc. Faites le calcul, il ne reste plus grand chose.

Devrais-je tout de même continuer d’espérer ? Me lever chaque matin en me demandant quand je comblerai le vide dans mon service de garde ? Vivre un stress énorme tout en étant impuissante face à cette insécurité financière?

Et bien non. Ce serait de courir bras ouverts vers la dépression.

Alors j’ai dû prendre la difficile décision de fermer, en laissant le préavis obligatoire d’un mois.

Devoir annoncer, les yeux à la flotte, au dernier parent utilisateur, qu’il devra chercher un autre endroit pour faire garder sa fille. Non sans peine et malgré le fait que j’aimais mon travail. Malgré le fait que je devrai me trouver un nouvel emploi, probablement trouver une garderie pour ma fille qui entrera à  l’école juste dans un an et envoyer ma grande au service de garde scolaire. Malgré  le fait que j’ai un peu l’impression de donner raison au Ministère de la Famille qui semble avoir tout orchestré d’une main de maître pour nuire aux responsables de services de garde.

Alors je lui donne raison à  ce gouvernement qui nous considère comme de simples mamans malgré tout le travail accompli. J’ai finit de me plier à  ses exigences stupides pour un revenu sous la barre du salaire minimum.

Je redeviens une simple maman à  la maison.

Mais sachez que lorsqu’on ose cracher en l’air, les chances sont grandes pour que ça  nous retombe en pleine face.

__L’encre à la mère. 

 

 

 

« Est-ce qu’il fait ses nuits? »

Après un accouchement, il se passe un phénomène bien étrange que j’ai peine à comprendre ; le sommeil de ton bébé devient alors d’une importance capitale pour tout le monde. Je dis ça parce que « Est-ce qu’il fait ses nuits? » atteint le #1 au classement des questions redondantes qu’on entend (trop souvent) en tant que parents.

Si seulement c’était toi qui se levait la nuit pour changer la couche ou pour allaiter, je comprendrais un peu mieux ce que ça  change dans ta vie, mais sinon…

La cigogne devait m’en vouloir un peu, parce que mes filles n’aiment pas dormir. Quand ma première était bébé et qu’on me demandait si elle faisait ses nuits, je répondais que non. Avec le recul, j’aurais dû mentir et dire que oui,  parce que si par malheur ton bébé dort mal, s’ensuit le fameux discours du 5-10-15. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas cette technique supposement infaillible, il s’agit de coucher bébé et s’il pleure, retourner le voir après 5 minutes, ensuite attendre 10 minutes avant d’y retourner et ensuite 15 minutes…et normalement,  bébé s’est endormi et comme par magie, après une semaine gros max, ton petit fait ses nuits.

Et bien bravo à  ceux pour qui ce fut une réussite,  car ici ce fut un gros échec! Ma première pleurait et se fâchait tellement qu’elle en vomissait. C’est avec le coeur brisé que j’ai quand même essayer de faire le 5-10-15, sans succès.  Pis je me sentais poche parce que ça ne fonctionnait pas. Donc j’ai essayé d’autres trucs, comme de rester assise près du lit de bébé, à  lui flatter le dos et d’attendre qu’elle s’endorme sans la prendre, même si elle pleurait. Je peux vous dire que j’en ai passé des heures à pleurer autant qu’elle, épuisée et découragée de ne pas être capable de répondre aux standards de sommeil d’un bébé « normal ». Sentiment horrible et culpabilité terrible.

Et un jour, j’étais tannée de me battre pour coucher ma fille,  d’appréhender chaque soir l’heure du dodo. Triste que ma fille s’endorme en pleurant. Fatiguée de l’allaiter la nuit et perde mon temps de sommeil à  tenter de la recoucher dans son lit. J’ai lâché prise. Et le soir, je l’endormais au sein, en la berçant et la déposais dans son lit ensuite. Et elle finissait la nuit dans notre lit, pour que je puisse dormir aussi.

Pour ma deuxième fille, je n’ai même pas essayé le 5-10-15…direct au cododo! Elle chignait un peu, pas de problème ! Baisse un peu le haut de  pyjama, attrappe un sein et hop, retour aux pays des rêves. Pis comme ma plus grande se réveillait encore et qu’on ne voulait pas dormir à 4 dans un lit Queen,  on lui avait installé un petit matelas à côté de notre lit et elle venait y dormir si elle se réveillait. Elle a 6 ans et le matelas est toujours là d’ailleurs.

Et là, les commentaires sont devenus du genre de « Tu l’allaites encore la nuit? » (et ce même de la part de la pédiatre), « Y’est temps qu’elle dorme dans son lit… », etc.

Mais vous savez quoi…je m’en foutais! Dans mes oreilles, ce n’est que blablabla et blablabla.

Parce que moi, même si tu as 4 ans et que  tu t’endors dans mes bras à 10h le soir devant la télé, parce que t’as fait une sieste d’après-midi et que t’es pas fatiguée, ben j’aime ça. Sentir tes petits cheveux mouillés et me demander s’ils sentiront encore ça quand tu seras grande…mais je ne le saurai pas car tu ne t’endormira plus dans mes bras.

Parce que j’aime vous savoir près de moi la nuit quand je dors. Pas parce que je suis mère-poule,  mais parce que je suis plus du genre louve qui protège et veille sur ses petits. Parce que j’aime ça entendre votre respiration.

Savoir dès que vous faites de la fièvre parce que ta petite main chaude m’a touchée la joue.  Entendre tes petits bruits si par malheur en pleine nuit tu vomis…

T’entendre chigner et donner des coups de pieds en dormant parce que tu as mal aux jambes à  cause des douleurs de croissance. Vous grandissez tellement vite…

Et si le matin je me réveille avant vous et que vous êtes encore dans votre chambre, je ne peux pas m’empêcher de me lever pour aller voir si vous respirez encore…juste pour et certaine.

Mais tout ça,  ça  NOUS appartient. Non, mes filles de 4 et 6 ans ne font pas toujours « leurs nuits » (expression que j’haïs donc…)  Et puis? Ça  change quoi au final dans votre vie? Pensez-y la prochaine fois que vous oserez poser la question à  de nouveaux parents.

On connaît l’amour véritable lorsqu’on a la chance de le bercer chaque soir.❤

__L’encre à la mère.

 

 

 

 

 

Ces parents qui manquent de savoir-vivre.

Certaines personnes chialent contre les enfants qui font du bruit au resto, qui pleurent en avion, qui font des crises dans les allées d’épicerie…mais on ne peut pas leur en vouloir. Ce ne sont que des enfants.

Je suis maman de deux petites filles de 4 et 6 ans, mais sachez qu’avant ça,  j’ai été de celles que les cris d’enfants et les crises de bacon irritaient. Je  comprends, je sympathise même,  avec les sans-enfant. Mais écoutez bien, en tant que parents de petits monstres à  batteries, on fait notre gros possible pour leur apprendre à  bien agir en société. J’aime pas ca plus que toi quand ma fille crie « gros péteux »  dans l’allée des fruits et légumes. Mais je me répète,  ce ne sont que des enfants. Faudrait pas l’oublier.

Mais là…là là…je vais vous dire ce qui est encore plus irritant qu’un enfant en public. Ces parents qui manquent de savoir vivre. Parce que eux, ces parents, on peut pas leur pardonner le fait qu’ils ne sont que des enfants. Non non non, ils sont supposés avoir atteint l’âge de la raison (ça commence à  7 ans faque pas de défaite…).

Je m’explique. (respire Jeanne, respire…)

Admettons qu’on parle de l’avion, parce que c’est un des endroits où tu te sens toujours un peu cheap d’avoir un enfant (ou deux…) parce que tu veux donc pas qu’il dérange personne. Et bien, par expérience, je peux affirmer que tous les vols désagréables que j’ai fait mettaient en cause des parents.

Exemple…je suis allée à  Cancun en mars dernier. Mes filles ont regardé des films, mangé  des collations et dormi presque toute la durée du trajet. Tout le long, ça sentait le pète. Au début, je me disais que ça devait venir de mes filles, qu’elles avaient une petite fuite dans le tuyau à  gaz. Jusqu’à ce que j’entende les enfants de genre 8 et 10 ans dans le banc juste derrière dire à  leur père « Ouach, papa! T’as encore pété !  Ça  pu!!!! » Ah ben tab*¿#%@☆¡…il se trouvait drôle en plus. Pendant que moi, je suis là  à  accuser mentalement mes filles d’empester l’avion jusqu’au  cockpit, c’est le père d’en arrière qui se lâche lousse! Une toilette d’avion, c’est pas grand, mais si t’as envie de faire un numéro 2, c’est quand même plus approprié comme endroit. Je sais pas, y’avait peut-être mis une pull-up…

À  Noël dernier, on était au centre d’achat pour voir l’arrivée du Père-Noël. Suite au spectacle, la parade commence et nous étions invités à  y prendre part. Un peu plus loin, un lutin donnait des ballons à l’hélium. Je tiens mes filles par la main question de pas les perdre dans la foule et se rendre dans le calme jusqu’au dit lutin, quand une mamie, dans un excès de rage de poussette, me bouscule et me roule sur le pied afin de me dépasser,  pour être certaine d’avoir sa balloune avant moi. Les parents virent fous dès qu’il y a quelque chose de gratuit pour leur enfant, comme si tout à coup, leur survie en dépendait. Y’a qu’à  se rappeler la chasse aux cocos de Pâques à  Laval…

La semaine dernière, j’ai participé à une fête de quartier organisée par la ville de Beloeil. J’adore ces petites fêtes où tout le monde est joyeux et relax. J’attendais en file pour que mes filles aillent dans un jeu gonflable. Qui dit jeu gonflable dit file d’attente, ça vient ensemble. Mais les enfants aiment tellement ça, que 15-20 minutes à attendre, c’est rien. C’est alors qu’un petit garçon, de 20 mois environ, dépasse tout le monde. Et son père qui était de l’autre côté de la clôture,  au lieu de l’avertir, demande à  la grand-maman d’enlever ses souliers et d’y aller avec lui. Je lui dis donc gentiment deux  fois plutôt qu’une qu’il y a une file d’attente…il devait avoir une banane dans l’oreille, parce qu’il ne semblait pas m’entendre. La grand-mère et le petit garçon sont allés tout bonnement, comme ça, dans le jeu gonflable, passant devant tout le monde qui avait attendu patiemment leur tour. Le petit avait moins de deux ans, je peux comprendre qu’il se foute de dépasser les autres, mais le papa et la grand-mère…come on! Y’a des claques en arrière de la tête qui se perdent.

Et à  chaque fois que ce genre de situations arrivent, je suis déchirée entre le fait de me taire et laisser aller ou vraiment dire ce que je pense pour que justice soit faite.

Mais en même temps, j’me dis que si tu pètes librement dans un avion, que tu me pousses pour un ballon et que t’es pas capable d’attendre ton tour…tu comprendras sûrement pas ce que veut dire le savoir-vivre. 

__L’encre à la mère. 

 

La vie d’adulte…

Parfois, je trouve que la vie d’adulte, c’est une bitch.

Quand on est enfant, on se créer des idéaux. Petite, on s’imagine princesse galopant à travers des contrées lointaines avec le prince charmant. Adolescente, on se voit faire un métier vraiment payant ou qui sauvera le monde (ça  dépend de vos valeurs…). On s’imagine faire le tour du monde avec un sac-à-dos, le coeur léger et explorateur.

L’innocence de la jeunesse fait en sorte qu’on ne voit pas la vie d’adulte avec des yeux réalistes. Dans un sens, c’est peut-être mieux comme ça…

Parce que je me verrais mal expliquer à mes filles que parfois, le prince est moins charmant que dans les contes de fée. Que tôt ou tard, il va laisser traîner ses bas sales pis manger la bouche ouverte. Que l’amour, tout en étant si beau, peut souvent faire des petites craques sur le coeur, pis qu’il faut s’arranger comme on peut pour les patcher.

Qu’à  15-16 ans, elles devront décider de leur avenir professionnel  alors qu’elles sont encore en train d’apprendre à  se connaître. Que ça  se peut qu’elles fassent des erreurs,  qu’elles aient fait le mauvais choix de carrière et qu’elles n’aient pas le métier rêvé qui les rendra riche et célèbre. Que sauver le monde, ça  se fait, mais à  pas mal plus petite échelle que l’on imaginait possible.

Que voyager, ça  coûte cher et que leur premier voyage risque d’être un tout-inclus cheap à  Cuba. Que faire le tour du monde avec juste un sac-à-dos devient un peu plus complexe quand tu as des enfants, parce que même si tu essaies vraiment fort de voyager léger, tu te ramasses avec la valise du char qui ferme de justesse.

On ne nous dit pas toutes ces choses là quand on est petit. Parce que je ne sais pas si en sachant cela, on voudrait encore grandir…

Si mes filles viennent me voir dans 20-30 ans en pleurant pour me dire que la vie, c’est pas toujours facile, qu’elles auraient aimer savoir tout ce qui les attendait, même le moins beau,  je leur répondrai que oui, la vie d’adulte, c’est rempli de déceptions, de mauvaises surprises et de responsabilités.

Mais qu’au fond, ce sont tous ces imprévus qui font la beauté de la vie, qui la rende palpitante. Que chaque jour est une surprise, parfois belle, parfois un peu moins. Que peu importe l’histoire qu’on nous a raconté quand on était petit,  en tant qu’adulte, on a le pouvoir d’en écrire une nouvelle page, mais cette fois-ci, à  notre façon.

Parce que même quand ton soleil est un peu gris, dis-toi qu’il brille quand même.

__L’encre à la mère.