J’ai mal à mon cœur de mère…

Que ce soit à la télé, à la radio, sur le web ou dans les journaux…on entend parlé que de cette histoire depuis quelques jours. Cette histoire horrible de la fillette de Granby âgée de seulement 7 ans, décédée suite aux séquestrations faites par son propre père et sa conjointe.

Étant maman de deux petites filles dont une qui aura très bientôt 7 ans aussi, je dois avouer que lorsque j’entend la nouvelle, je suis déchirée entre l’envie de fermer la radio et d’écouter en détails les faits. Parce qu’autant j’ai mal à mon cœur de maman de penser qu’on peut faire une telle chose à son enfant, autant je veux connaître le fond des choses pour pouvoir mieux détester cet homme…

C’est d’autant plus difficile pour moi de faire la part des choses dans ma tête car étant technicienne en travail social de formation, on m’a apprise à ne pas porter de jugements. On ne connaît pas toute son histoire, ce qui l’a poussé à faire une telle horreur. On ne sait pas exactement toutes les interventions qui ont été posées par la Protection de la Jeunesse, la Commission scolaire, la Sûreté du Québec, les proches, etc. L’alarme avait pourtant été sonnée à plusieurs reprises comme quoi la fillette n’aurait pas dû vivre avec son père. Mais…

J’ai fait un stage de 4 mois à la DPJ…j’en ai vu de toutes les couleurs. J’ai pris des signalements téléphoniques, entendu des choses que j’aurais préféré ne jamais entendre. Pas retenu certains signalements car ils manquaient certains points pour pouvoir les retenir et aller de l’avant pour effectuer une visite surprise. Je suis entrée chez des gens que je ne connaissais pas malgré le fait qu’ils n’étaient pas contents de me voir (c’est ça ou on appelait la police…), ouvert leur frigo, poser des questions aux parents qui m’ouvraient parfois la porte en pyjama ou avec les deux pieds dans le pipis de chat pis des petites mouches noires qui leur tournaient autour de la tête. J’ai questionner des enfants en pleurs à l’école pour savoir si leurs parents les battaient…remonter leurs manches de chandails pour vérifier s’ils avaient des bleus ou des marques.

Et malgré que parfois j’avais le sentiment que l’enquête aurait dû se poursuivre, ça s’arrêtait là. Parce qu’il y a des règles à respecter, des étapes à suivre, des protocoles…etc. Alors c’est difficile pour moi de mettre le blâme sur les intervenants qui auraient peut-être mal fait leur travail…mais ce que je sais, c’est que ces personnes là ramènent chaque soir des histoires d’horreur et un peu de culpabilité à la maison. Faut être fait fort pour faire ce travail, je vous le dis. Et si quelqu’un à quelque chose à se reprocher dans cette désolante histoire, soyez sans crainte qu’elle le sait très bien…

Mais ça, c’était le côté rationnel…

Et là, je n’ai pas envie d’être rationnelle.

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Parce que mon cœur de mère, lui, n’arrive juste pas à comprendre comment on peut en arriver là. Comment on peut faire autant de mal à un enfant. À son propre enfant. Une petite fille qui n’aura pu profiter de la vie que 7 petites années. Et ça aura été des années de misère et de souffrance.

Alors qu’un papa se doit d’être là pour protéger sa fille, lui montrer comment un homme se doit d’agir avec une femme, lui montrer ce qu’est l’amour véritable…elle aura vécu ses derniers jours sûrement sans comprendre ce qui se passait et le cœur tellement, mais tellement rempli de chagrin et de douleur.

Aucun enfant sur cette terre ne devrait vivre de telles atrocités.

Aucun parent dans ce monde ne devrait avoir le droit de porter le titre de « parent » s’il est prêt à faire de telles obscénités.

Je pense à mes filles, à tout l’amour que j’ai pour elles…et c’est les larmes aux yeux et les dents serrées que j’aimerais, en tant que maman, envoyer le même amour à cette fillette qui n’en a pas eu assez.

Et je vous invite à en faire de même…❤

__L’encre à la mère