Les petites mains dévoreuses.

Être maman, c’est de l’art. Un art que toutes les petites filles pratiqueront en jouant aux poupées, un art que notre mère nous a transmis en grandissant et un art qu’on apprend  une fois devenue nous-même maman. Nous sommes toutes autodidactes et on ne fait que perfectionner nos techniques chaque jour selon nos talents respectifs.

Quand j’étais enfant, pis aussi loin que je me rappelle, nous avons toujours eu un grand jardin où poussaient, en bons voisins, les tomates, les patates, les radis, les petits pois , les concombres, couleuvres…et j’en passe. Mais ce que je préférais, c’était de cueillir des petits fruits. Partir à la recherche de miniatures fraises sauvages, traverser le champs pour se rendre à la lisière de la forêt avec un vieux pot de crème glacée vide pour cueillir des bleuets sauvages (avec toujours en tête la crainte de voir surgir un ours noir prêt à nous dérober notre récolte), aller remplir des chaudières et des chaudières de fraises dans les champs avec ma mère et en avoir pour des heures à les couper et préparer afin de les congeler. Ou encore, arrêter sur le bord de la route pour ramasser des framboises sauvages en faisant attention de ne pas toucher à l’herbe à poux. À la maison, nous avions un groseillier et un arbre de cassis. Les gadelles, et bien j’allais de temps en temps en subtiliser chez le voisin, quand je savais qu’il n’était pas là…je m’en excuse d’ailleurs aujourd’hui, mais elles étaient bien bonnes malgré leur petit arrière goût de culpabilité.

Quand j’ai eu des enfants, je m’étais promise de leur faire connaître ces petits plaisirs que la nature et la vie nous apportent. On leur apprend que les fruits sont bons pour la santé, mais leur apprendre à les voir pousser, en prendre soin, travailler la patience en attendant qu’ils soient murs, les cueillir avec les petites mains, les partager avec les voisins en allant leur porter un petit bol en surprise, être un peu tristes parce qu’on devra attendre à l’an prochain avant la prochaine cueillette , mais contents en même temps car d’année en année, la récolte est toujours meilleure. Tout ça fait parti du plaisir.

Alors que ma plus grande avait juste un an et demi environ, nous avons mis en terre deux petits gadelliers. Des gadelles pour Adèle! Ensuite, vinrent les bleuets et la rhubarbe, qu’elles mangent crue en faisant la grimace, les petites fraises des champs qu’on cherche à genoux dans le gazon, les framboises sauvages qui poussent au travers des marches du balcon derrière la maison. Et le jardin, où les tomates ont à peine le temps de rougir qu’elles se sont déjà faites dévorer. Sans oublier les bébés concombres qui se font croquer à même le plant!

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Je m’aperçois qu’être maman, ce n’est pas si compliqué finalement. C’est l’art d’offrir à nos enfants le meilleur de la vie, le mieux de ce que nous-même nous avons connu et goûté. Le plus beau chef-d’oeuvre de maman, à mes yeux, c’est de pouvoir transmettre à mes filles les petits plaisirs simples de la vie et de les conscientiser en même temps au respect de la nature, une reconnaissance pour ce qu’elle nous offre. Et j’espère, sans vantardise, que lorsqu’elles seront elles-mêmes mamans, elles se souviendront un peu de mes techniques et les utiliseront à leur tour pour perfectionner leur propre talent.

__L’encre à la mère 

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