La vie d’adulte…

Parfois, je trouve que la vie d’adulte, c’est une bitch.

Quand on est enfant, on se créer des idéaux. Petite, on s’imagine princesse galopant à travers des contrées lointaines avec le prince charmant. Adolescente, on se voit faire un métier vraiment payant ou qui sauvera le monde (ça  dépend de vos valeurs…). On s’imagine faire le tour du monde avec un sac-à-dos, le coeur léger et explorateur.

L’innocence de la jeunesse fait en sorte qu’on ne voit pas la vie d’adulte avec des yeux réalistes. Dans un sens, c’est peut-être mieux comme ça…

Parce que je me verrais mal expliquer à mes filles que parfois, le prince est moins charmant que dans les contes de fée. Que tôt ou tard, il va laisser traîner ses bas sales pis manger la bouche ouverte. Que l’amour, tout en étant si beau, peut souvent faire des petites craques sur le coeur, pis qu’il faut s’arranger comme on peut pour les patcher.

Qu’à  15-16 ans, elles devront décider de leur avenir professionnel  alors qu’elles sont encore en train d’apprendre à  se connaître. Que ça  se peut qu’elles fassent des erreurs,  qu’elles aient fait le mauvais choix de carrière et qu’elles n’aient pas le métier rêvé qui les rendra riche et célèbre. Que sauver le monde, ça  se fait, mais à  pas mal plus petite échelle que l’on imaginait possible.

Que voyager, ça  coûte cher et que leur premier voyage risque d’être un tout-inclus cheap à  Cuba. Que faire le tour du monde avec juste un sac-à-dos devient un peu plus complexe quand tu as des enfants, parce que même si tu essaies vraiment fort de voyager léger, tu te ramasses avec la valise du char qui ferme de justesse.

On ne nous dit pas toutes ces choses là quand on est petit. Parce que je ne sais pas si en sachant cela, on voudrait encore grandir…

Si mes filles viennent me voir dans 20-30 ans en pleurant pour me dire que la vie, c’est pas toujours facile, qu’elles auraient aimer savoir tout ce qui les attendait, même le moins beau,  je leur répondrai que oui, la vie d’adulte, c’est rempli de déceptions, de mauvaises surprises et de responsabilités.

Mais qu’au fond, ce sont tous ces imprévus qui font la beauté de la vie, qui la rende palpitante. Que chaque jour est une surprise, parfois belle, parfois un peu moins. Que peu importe l’histoire qu’on nous a raconté quand on était petit,  en tant qu’adulte, on a le pouvoir d’en écrire une nouvelle page, mais cette fois-ci, à  notre façon.

Parce que même quand ton soleil est un peu gris, dis-toi qu’il brille quand même.

__L’encre à la mère. 

 

Génération Nintendo.

J’ai 33 ans. Je fais donc partie de la génération qui a vu apparaître, étant enfant, le fameux Nintendo. Mario Bros, Luigi, Princess Peach, le Bowser,  les petits champignons bruns, les tunnels pis les cennes dorées qui flottent dans les airs…pu trop de secrets pour moi!

Comme je viens d’une famille nombreuse, que j’ai grandi sur une ferme et qu’on vivait bien sans être  riches (on dirait que j’ai cent ans…), mes parents n’avaient pas les moyens de nous acheter une console. Mais de temps en temps, on allait au village et on en louait une pour la fin de semaine au club vidéo.  J’peux-tu te dire qu’on faisait pas grand chose d’autre que ça  de notre temps ces fins de semaine là?

Un jour, mon frère a échanger son BMX, contre un Super Nintendo…waahhhh!! Coup de foudre avec Yoshi. Non mais tsé,  te promener sur le dos d’un dinosaure qui crache des oeufs picotés pour éliminer les ennemis…imagines le fun qu’on aurait dans la  vraie vie avec ça!  On venait d’atteindre un autre niveau. Pis ensuite, il y a eu le Gamecube avec ses images 3D, la Wii, la Wii fit, etc. Mais là je ne vous ferai toujours ben pas un review de chaque…

Tout ça pour dire que maintenant, je ne suis plus très gamer dans l’âme. Je vais sûrement en choquer quelques-uns, mais je trouve que de s’assoir et de passer des heures à  jouer à  des jeux vidéo,  c’est pas mal une perte  de temps. Ok, c’est un passe-temps comme un autre, mais personnellement  (et pitchez-moi pas des roches, parce que j’ai bien dit  « personnellement » …) je ne vois pas l’intérêt.

C’est comme les jeux sur facebook…ARRÊTEZ  donc de m’envoyer des invitations pour jouer!!! Je comprends pas le but, pourquoi tu m’invites? Tu t’ennuies du temps où tu appelais tes amis pour leur demander s’ils voulaient venir jouer chez vous? Ppffff…prochaine fois que je reçois ça,  je pense que je vais te poker…plusieurs fois, trop de fois…si t’as toujours pensé qu’un poke ça  sert à  rien, tu vas peut-être comprendre.

Parlant de poke…dernièrement, c’est la folie Pokemon Go…tu vois, ça non plus je comprends pas trop. Je vois des enfants se promener seuls dans ma rue en tenant leur cellulaire devant eux, comme des zombies qui cherchent de la cervelle. Si au moins les Pokemon se mangeaient, s’ils  goûtaient les jujubes, je comprendrais. Mais non, même pas.

Ou encore, ce matin, je vois un homme qui passe devant chez moi avec son téléphone,  clairement pas à  la recherche de son âme soeur…à  moins qu’elle ressemble à  Pikachu. Pis là,  je vois son fils d’environ 6 ans qui le suit 100 mètres derrière,  avec un téléphone aussi. Et le père  de crier à  son garçon de se dépêcher, sans même se retourner pour regarder où  il est. Est-ce qu’il va falloir que ton fils se transforme en manga japonais dans ton cell pour que tu te préoccupes de sa sécurité pis que tu l’attendes?

J’entends dire des affaires du genre : « Avant, vous chialiez que les jeunes restaient trop longtemps devant leurs écrans,  pis là, vous chialez qu’ils sont partout avec leur maudit jeu. » Oui, ok. Ce jeu fait sortir les gens de chez eux, certes. Mais sans toutefois  être davantage  conscients de tout ce qui les entoure.

Les enfants marchent sur les terrains de gens qu’ils ne connaissent même pas, des gens s’approchent trop près des trains. Il y en a même qui se rendent dans des endroits tellement peu fréquentés qu’ils y découvrent des cadavres cachés (ark la belle surprise )…tout ça  pour trouver des pokemons.

En même temps, j’me dis que ça aurait pu être pire comme évolution du jeu Nintendo .  Parce que si la réalité avait rencontré le monde virtuel de Mario, on serait peut-être  bien dehors en train de sauter comme des cons sur des champignons ou de se lancer des carapaces de tortues par la tête.

__L’encre à la mère. 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous protéger de ce monde qui devient fou…

Un jour, ma plus grande qui n’avait que 5 ans environ, m’a dit : « Maman, les méchants, ça  existent. Mais ils habitent tous aux pays des méchants. » J’ai trouvé  ça bien drôle. L’innocence d’un coeur d’enfant. Dans sa tête, difficile de s’imaginer que le mal existe. Tout le monde autour d’elle lui veut du bien. Les émissions qu’elle regarde ou les propos qu’elle entend de temps à  autre lui suggèrent que certaines personnes sont moins gentilles, mais ça  reste vague. Ça reste dans l’imaginaire.

Il faut les préparer à  la vraie vie. Et dans la vraie vie, y’a pas que des gentils. Mais comment on explique à  des enfants que le mal est bien présent? Sans leur faire peur…sans leur enlever la confiance en l’humanité ? Pour ma petite, les bandits, ça  volent des choses…comment lui expliquer qu’ils volent aussi des vies? Alors que la leur ne fait que commencer.

J’ai peur. Le mot est faible. Je suis effrayée de toute cette haine qui s’éparpille gratuitement et qui s’attaque aux innocents. Les guerres, les meutres, les enlèvements,  les viols, les attaques meurtrières…toutes des réalités qui existent depuis toujours, mais ce sont aussi tous des mots qui selon moi ne devraient pas exister. Des mots qui ne devraient jamais sortir de la bouche d’un adulte pour se rendre aux oreilles d’un enfant. Des images qui ne devraient jamais se rendre jusqu’à leurs petits yeux qui voient la vie en rose.

J’aimerais pouvoir leur éviter toutes les douleurs morales et physiques de ce monde qui devient fou. Parce que quand je pense à  leur petit coeur pur, que je pense à  mon coeur de maman si un jour il leur arrivait malheur…je ne le supporte juste pas. Je ne veux pas imaginer ça. Je pleure pour tous ceux et celles qui perdent un enfant, peu importe comment. Je suis triste pour ceux où celles qui apprennent un peu trop rapidement ce qu’est la violence.

Alors j’explique du mieux que je peux à mes filles ce qu’est le mal. Je leur dit que certaines personnes sont tellement tristes ou fâchées que parfois, elles deviennent méchantes et font du mal aux autres. Que certaines personnes ont parfois l’air gentilles mais que c’est un déguisement et qu’en fait , ce sont des monstres qui se cachent en dessous. Et ma grande qui me répond : « Oui mais maman, si on leur explique que c’est pas beau faire des bobos, peut-être qu’ils peuvent changer? Peut-être qu’ils peuvent redevenir gentils… » Et ma petite de rajouter :  » Pis si ils veulent pas pis qu’ils sont encore des bandits, ben les policiers vont les mettre en prison. Ils sont là  pour nous protéger  hein maman? » Si c’était si simple.

Il faut les prévenir des dangers, sans les effrayer. Leur expliquer de ne pas faire confiance à  n’importe qui tout en s’ouvrant aux autres. Les laisser vivre leur propre vie sans trop les éloigner de la nôtre. Comment leur apprendre à  pardonner l’impardonnable. Leur donner envie de rendre le monde meilleur même si on sait très bien que certaines pommes sont pourries et gâchent le reste du panier.

Je n’ai pas encore trouver les bons mots pour leur expliquer. Peut-être parce qu’en fait, il n’y a pas de mots justes pour justifier l’injustifiable. Alors en attendant, en retardant le jour où elles comprendront vraiment, je m’assure du mieux que je peux que cette porte qui mène au pays des méchants reste bien fermée.

__L’encre à  la mère. 

 

Bedaine et canicule.

Température ressentie 42 °. Je décide de me mettre en maillot de bain pour profiter des jets d’eau avec les enfants. Comme je déteste les maillots une pièce  qui  collent sur la peau une fois mouillée, j’avais mis mon bikini. Ma plus petite passe à  côté  de moi et me dit à  quel point elle le trouve beau ce costume là,  que c’est son préféré. Elle en veut un pareil quand elle sera grande, pour être belle comme maman. Deux secondes plus tard, ma grande passe à  côté  de moi, me tape sur le ventre et me dit : « Grosse bedaine! » Me v’là l’égo redescendu dans les talons.

L’été dernier, j’étais au top de ma forme. Plus en shape à  32 ans que je ne l’avais jamais été dans toute ma vie. Je courais en moyenne  20 km par semaine, fais plusieurs course de 5 et 10km. Je me sentais vraiment bien dans mon corps de femme. Je ne le faisais pas pour la perte de poids , parce que j’en avais même  pris. Dix lbs dans l’été, mais tout en muscle. Les cuisses dures comme de la roche, plus aucune cellulite, le ventre plat et les fesses rebondies. Mais outre l’apparence, je le faisais parce que sortir courir, c’était comme de m’accorder un moment pour moi toute seule.  Pourtant, cette année, la motivation est moins présente pour diverses raisons. Entre autre à cause de douleurs aux tibias qui tardent à  guérir, de manque de temps, et je dois l’avouer, j’ai un peu moins de plaisir en courant. Je ne sais pas pourquoi.

Donc veut veut pas, les fesses m’ont un peu rebaissées, mes cuisses sont moins fermes et le ventre moins plat. La gravité a bien fait sa job. Faque tout le long qu’on  jouait dehors, je me tâtais la cellulite, me regardais le petit bedon un peu mou, pis je désespérais.  Où est la femme début trentaine au max de sa forme comme de  l’an passé ?  Suis-je en train de me laisser aller et dépérir ? #mesensvieille 

Quand on regarde les photos des filles sur instagram qui se font des booty selfie, qui sont toutes « cut », qui se nourrissent de shakes  ou de quinoa, on se sent toujours un peu flasque, surtout après deux enfants. Mais bon, j’avoue, je suis aussi un peu du genre à  faire des selfies (esprit de compétion oblige) les jours où je me trouve pas pire ,question de me remonter un peu l’égo.  Pis sais-tu quoi? Je m’assume . Ben quoi, Jean-Pierre Ferland dit que c’est à  trente ans que les femmes sont belles…j’en profite avant que ça passe.

Mais bon, hier, c’etait pas trop une de ces journées là. Donc, malgré  la canicule, je me suis botté le derrière. J’ai mis mes running, du Pierre Lapointe full pin dans mes oreilles et je suis partie. Je ne misais pas sur ma vitesse ou ma performance comme j’ai trop souvent tendance à  le faire dernièrement . J’ai gambadé dans les rues le coeur qui s’allégeait un peu à  chaque pas. J’ai même essayé d’écrire mon nom (Jeanne) avec le GPS en courant, mais j’ai mufféScreenshot_2016-07-14-17-45-57~2  mon « a » et mon premier « n ». Je promets de réussir un jour. Et j’ai atteint le 5 km que je m’étais fixé.  Presque pas de douleur aux tibias et pas trop essoufflée.  Et pour une fois, depuis bien longtemps, j’ai eu du plaisir en courant. J’avais oublié que ce qui me motivait au départ était la tape sur la bedaine que ma fille m’avait donnée.

Je suis revenue en sueur, dégueulasse et déshydratée. Crevée mais heureuse. Pis je me suis demandée pourquoi  je m’etais laissée abattre par un simple petit commentaire sans méchanceté lancé par ma fille qui voulait juste rire. Pourquoi je me sentais laide, vieille et grosse…que je remettais ma vie en question? Pourquoi j’avais l’humeur en montagne russe étant donné que mon estime était maintenant revenu? J’veux bien croire que l’exercice fait du bien au moral, mais quand même…est-ce que je serais maniaco-dépressive sur les bords?

Pis là,  j’ai tout compris. La réponse m’est venue comme une illumination. Parce que y’a juste une raison évidente qui te pousse à  courir 5 km pis suer ta vie pour des raisons moyennes en pleine canicule…pis ca se résume en trois lettres…spm. Oups… #mauditeshormones

Je vais pouvoir remettre mon bikini…dans une semaine.

__L’encre à  la mère. 

Jouer au parc avec son coeur d’enfant.

J’ai la chance d’habiter dans un quartier où  il y a  beaucoup de parcs. De l’autre côté  du boisé,  il y a le parc de la glissade orange. Au bout de la rue c’est le parc de la glissade rouge, un peu plus loin c’est le parc de la cabane à sucre. Encore plus loin ya le parc du bateau de pirates,…bref on a l’embarras du choix. On suit nos envies et on alterne!

Je trouve mes filles chanceuses car quand moi j’étais jeune, le seul parc se trouvait dans le village et j’habitais en campagne. Pis même si j’avais habité au village, le parc s’en allait chez le diable…c’était pour les flâneurs, les graffiteurs et les saccageurs. Adolescente, je suis déménagée au village, donc j’ai pu rattraper le temps perdu pour le parc et j’ai fait ma part de flânage…mais ça  c’est une autre histoire.

Tout ça  pour dire que chez nous, même si on a passé la journée à  jouer dehors, c’est assez fréquent qu’on décide rien que sur une pinotte d’aller faire un tour au parc après le souper. Ma grande est toujours ben énervée de voir si une de ses amies de l’école va y être!    Je trouve toujours ça  super mignon de les voir courir l’une vers l’autre en criant leur nom quand elles se voient! De voir ma grande fille intéragir avec ses amis, montrer ses prouesses dans le module de jeux et de prendre de la distance de ses parents en nous envoyant quasiment péter dans les fleurs.#autonomie 

Et quand il n’y a pas d’ami et qu’on se remet à  exister, ben au diable l’orgueil, on s’amuse aussi. S’ensuit le concours de celui qui se balance le plus haut, faire des pirouettes sur la barre d’exercice du module, faire des courses dans le sable du terrain de volley-ball, glisser dans le tunnel orange en criant comme si j’étais dans un manège de la Ronde…pis savez-vous quoi? J’y trouve du plaisir,vraiment.#crazymom FB_IMG_1468290985905

Évidemment, il y a des jours où ça me tente moins, où j’ai juste envie de rester assise sur un banc pis les regarder s’amuser et courir partout, où j’ai même pas l’énergie pour aller donner une petite poussée dans le dos de  ma plus petite  qui veut se balancer plus haut. Et c’est normal, c’est dur à  suivre des fois ces petites bêtes là! Mais j’essaie d’être là, intellectuellement au moins, du mieux que je peux, en me disant qu’elles ont du plaisir et que je suis là  si elles ont besoin de moi.

Mais ce qui me fend le coeur en tant que maman, c’est de voir , et ça arrive souvent, des parents amener leur enfant au parc, s’assoir avec leur cellulaire et ne jamais lever les yeux pour voir ce que fait leur petit. Ton Candy Crush ou ton scrolling sur Instagram peut sûrement attendre. Ou encore, et c’est un fait vécu récemment, voir un père au parc avec ses 3 enfants, mais que pendant une demi-heure,  tout ce que j’ai entendu sortir de sa bouche, c’était des mots d’église pis des propos peu élogieux envers sa progéniture. Ok, ça  se peut que t’aies  eu une très mauvaise journée,  que tes enfants  jouent avec ta patience x1000, mais je te juge quand même un peu. Tu vas au parc avec tes enfants, ils doivent s’attendre à  passer un beau moment avec leur père, même  s’ils ne l’ont sûrement pas verbalisé, mais come on…j’te connais pas , pis je suis sûre que tu peux faire mieux. Ce sera quoi les souvenirs de sorties au parc que tes enfants vont garder quand ils seront grands? Ce sera quoi les beaux moments à  t’amuser avec tes tout-petits  que toi tu te rappeleras quand tu seras  devenu un p’tit vieux?    Le temps passe terriblement vite quand on est parents. On est pris dans la routine, le travail, les responsabilités… Nos enfants grandissent en accéléré  pis on peut pas faire rewind sur la cassette. Malheureusement.

Ça  fait que fouilles dans ton p’tit coeur pis retrouves ce qui en reste d’enfant. Profites de l’été,  va faire le fou au parc…enlèves tes gougounes pis marches pieds nus dans le sable comme si t’étais sur une plage à Cancun. Balances toi toujours plus haut, jusqu’à temps que le nombril te chatouille. Creuses un trou  jusqu’en Chine avec une petite  pelle en plastique. Pis si tu réussis ça,  mais juste si tu réussis vraiment,  là  t’auras le droit de sortir ton cell pour mettre ça  sur Instagram. 

__L’encre à la mère. 

« À bout » de la route!

Il y a deux genres d’enfants, ceux qui dorment en auto et ceux qui pleurent. Et il doit y avoir deux sortes de parents, des très patients et des menteurs. Parce qu’à  chaque fois que je dis que mes filles détestent faire de la route, je me fais dire des affaire du genre « Ah non,  moi ça va super bien, ils dorment tout le long » ou encore « ah…moi j’ai jamais eu de misère avec ça, ça toujours bien été.  »

Sachant ça, les miennes doivent avoir un sérieux problème de fabrication (et moi aussi…),  parce que dès qu’on dit qu’on va quelquepart, la première question c’est toujours de savoir si ça  va être long. J’ai  même dû inventer des comparatifs du genre, aller à  tel resto ça prend 10 minutes faque c’est comme le temps de prendre ton bain. Aller au mini-putt, c’est le temps d’une émission de Pat Patrouille. Aller chez papi et mamie, ça  prend 1h15…oui…ça va être long. Aller à  l’hotel Québec, c’est long comme 2 fois chez papi faque ça va être …pénible! Misère.

Bébé,  déjà,  ma grande détestait la voiture. Elle avait un problème de reflux gastro-oesophagien, et la position de son siège de bébé faisait en sorte qu’elle avait constamment mal. Douleur égal pleurs à s’en étouffer, donc je devais m’assoir derrière avec elle pour la réconforter et la surveiller. Par le fait même,  elle a pris l’habitude de ne jamais dormir lors de longs trajets. Je me souviens d’une fois où nous sommes allés en vacances dans Charlevoix. Elle avait 20 mois je crois. Quatre heures à  l’entendre placoter et d’entertainment non stop. C’est loin Charlevoix. Faut vraiment que t’aimes ça  les bélugas.

Ma plus petite, elle, dès qu’elle était dans son siège et ne nous voyait plus (pour les sans-enfant, le banc doit être tourné face vers l’arrière  la première année ), elle pleurait sa vie et se crinquait tellement que ça finissait en vomi. La joie. Parce qu’être obligés d’arrêter sur une autoroute à  3 voies en construction juste avant le pont à  Québec…c’est pas cool.  Surtout quand t’es dans la voie de gauche et que y’a pas d’accotement. Panique. Tu veux pas ça.  #odeurdevomiquébecmontreal 

Je l’sais pas comment ça  se passe pour les petits garçons, mais moi, j’ai des princesses. Des princesses pisse-minute. Pis tu peux pas dire non  à  un enfant qui a envie de pipi, donc tu trouves la première sortie disponible, genre au Madrid…pis une fois arrivé à la toilette, tu te rends compte que c’était un pipi magique et qu’il a disparu. Pis là, t’es pognée pour aller voir les dinosaures pis tu viens de créer un précédent que tu vas peut-être regretter. Parce que le  Madrid, tu le vois de loin avec sa grosse pancarte lumineuse.

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Madrid 2.0

Je le sais parce que quand j’étais jeune,le Madrid, c’était comme « the » attraction sur l’autoroute 20. Même pas parce qu’on y arretait, parce que je pense que j’y suis arrêter pour la première fois j’avais 20 ans #jaivunormandlamour ,mais parce que mon trip, c’était de commencer à  lire les annonces sur la grosse pancarte dès que j’étais  capable « Buffet…2 pour 1…spécial…essence… » pis je continuais à lire en regardant par la fenêtre d’en arrière même une fois passée. Le gros fun noir.

De nos jours, ça va sonner matante mais c’est vrai,les enfants ont besoin de jeux sur des tablettes, de télé et dvd intégrés au siège comme dans les avions, de livres, de dessins…ils en oublient même qu’il y a une fenêtre à  côté d’eux et que la vraie vie, elle se passe dehors, que c’est beau, que ya plein de choses à  voir.  Compter les voitures jaunes, lire les pancartes de sorties, regarder les formes dans les nuages…mais « non maman,  c’est full plate.  » Quand on étaient petits, oui, on trouvait ça long, on devait inévitablement   demander mille fois quand est-ce qu’on arrive? Mais dans mes souvenirs, de savoir qu’on faisait une sortie, qu’il y avait quelque chose au bout du chemin, ça valait la peine , plus que ce qu’il y aurait à faire  en te rendant. Maintenant,  c’est comme s’il fallait faire des sorties, mais sans faire la route. Non mais, j’ai tu fucking hâte qu’on invente la téléportation moi?

En auto, c’est moi qui cogne des clous.  C’est inévitable,je pogne le fixe et les yeux me tournent. Mais avec des petites filles qui chignent, qui ont des problèmes avec la foutu tablette, qui savent pu quoi faire mais qui veulent pas dormir, quand la fatigue embarque , ça  me gosse, ça me rend à  bout. Mais récemment,   j’ai trouver mon arme secrète,  ma délivrance pour un petit 15 minutes de silence pour  pouvoir dormir la bouche ouverte avec de la bave qui coule…

Le secret? De la gomme ! Vous allez me dire que ça  fait des caries, qu’on donne pas ça  à  des enfants…

Et bien moi je te dis MERCI inventeur de la gomme, parce que tu m’évites de reproduire la scène des Beaux-Malaises où Martin Matte crie « VOS YEULES!!!  » à  ses enfants…ça ferait pleurer mes filles.

__L’encre à la mère. 

 

Dans la cour des grands.

Ma grande de 6 ans, qui est en congé scolaire pour l’été,  s’ennuie tellement de l’école,  que ce matin, en jouant avec  les amis de ma garderie (j’ai un service de garde en milieu familial) , me dit tout sérieusement : « Maman, j’ai pu besoin d’y penser, je sais déjà ce que je vais faire comme métier quand je vais être une adulte.  Je vais être une professeur de maternelle! » Et honnêtement, lorsque je la regarde aller du haut de ses 6 ans, je suis persuadée qu’elle serait excellente.

À  son âge,  je faisais pareil, je jouais au prof avec ma petite soeur…ou mes toutous, mes c’était un peu moins dynamique. J’organisais des dictées, parce que ma matière préférée a toujours été  le français.   Je me souviens même qu’en sixième année, j’écrivais des histoires et des petites nouvelles dans un cahier Canada jaune. Et mon enseignante, Catherine, amenait parfois tout le groupe dans la cour d’école et lisait, à  l’ombre d’un arbre, ce que j’avais écrit. Wow…je ne pouvais pas être plus fière dans mon coeur de petite fille qui aspirait à  devenir écrivaine. J’ai un peu de peine car j’ai perdu le dit cahier que j’aimerais bien relire,  par curiosité. Pour retrouver cette imagination enfantine.

En fait, j’ai jamais été  capable de me décider sur un métier en particulier quant à  mon avenir. Je voulais être  comédienne, artiste.  J’ai pensé devenir enseignante. Ma passion pour les animaux m’a longtemps fait pencher vers la médecine vétérinaire, mais moi, les maths pis la science, pas trop un bon mélange. J’ai aussi pour mon dire qu’à 16 ans, quand on te demande de choisir ce que tu veux faire dans la vie, tu ne te connais clairement pas encore assez pour faire un choix éclairé, un choix permanent.J’avais trop de passions, trop de champs d’intérêts pour n’en choisir qu’un seul. Dans un certain sens, j’admire les personnes qui sont convaincus d’être fait pour un métier précis,  que quand tu les regardes, c’est juste une évidence que c’est ça  « leur » métier, que c’était quasiment dans leurs gènes. Comme si c’était tout tracé  d’avance.

Mon  coeur utopique et mon envie de changer le monde m’ont finalement dirigée vers le travail social. Oh que j’ai vite déchanté quand j’ai fait mon stage dans un centre jeunesse où je prenais les appels de signalements et que j’ai vu que la plupart des employés étaient en burn out. Je ne dis pas que le travail n’en vaut pas la peine, car ils s’agit quand même d’aider des enfants qui en ont besoin, mais je me connais, j’aurais été  du genre à  traîner cette énergie négative là avec moi le soir jusqu’à la maison. Parce que croyez-moi, on en entend des vertes pis des pas mûres…

Donc, après mes études, j’ai travaillé  dans un Tim Horton…pendant 7 heures. Pis finalement, j’aimais pas le style vestimentaire faque j’ai laisser tomber, malgré  le fait que le boss était quasiment déjà prêt à me nommer gérante et m’amener en vacances sur son gros yacht. Je doute un peu que c’était pour mon talent à  faire des « double double » pis servir des boston à  l’érable…on s’entend.#vieuxcochon Ensuite, j’ai décroché un emploi dans une clinique vétérinaire comme aide aux prises de sang, réception et tout.  Pour ensuite travailler dans une garderie et finalement ouvrir mon service de garde. Un beau métier, exigeant, mais qui me permet en même temps d’être 100% présente pour mes enfants.

Aujourd’hui, à  33 ans, je regarde la vie en face, pis je  ne suis pas encore certaine de ce que je veux faire comme carrière. De plus en plus, mon coeur balance entre l’écriture et l’art, mais pourrais-je  vraiment en vivre un jour? Est-ce que ce sont juste mes rêves fous de petites filles qui me rattrapent? 

 Je regarde mes princesses jouer et j’imagine.  Ma grande qui est fonceuse, ti-boss des bécosses, curieuse et passionnée…sera-t-elle vraiment prof de maternelle, scientifique ou une grande voyageuse? Ma petite qui est toute timide, très émotive, observatrice et attentionnée…Sera-t-elle une artiste, un médecin, une psychologue? Va savoir. Parce qu’en tant que parents, j’imagine qu’on se doit juste  de les encourager dans leur intérêts et les laisser aller en les accompagnant dans leurs passions, sans essayer d’influencer leurs choix.

Pis un jour, comme aujourd’hui mettons, tu te rends compte que ton emploi, c’est superficiel. C’est pour le matériel, pour mettre du beurre sur la table. Que ma job de rêve, ça  va paraître super  cliché,  mais je l’ai déjà.  Regarder mes filles grandir.

Ça, pis vous conter mes histoires comme si j’étais encore assise dans la cour d’école. 😉

_L’encre à la mère

 

 

Les petites mains dévoreuses.

Être maman, c’est de l’art. Un art que toutes les petites filles pratiqueront en jouant aux poupées, un art que notre mère nous a transmis en grandissant et un art qu’on apprend  une fois devenue nous-même maman. Nous sommes toutes autodidactes et on ne fait que perfectionner nos techniques chaque jour selon nos talents respectifs.

Quand j’étais enfant, pis aussi loin que je me rappelle, nous avons toujours eu un grand jardin où poussaient, en bons voisins, les tomates, les patates, les radis, les petits pois , les concombres, couleuvres…et j’en passe. Mais ce que je préférais, c’était de cueillir des petits fruits. Partir à la recherche de miniatures fraises sauvages, traverser le champs pour se rendre à la lisière de la forêt avec un vieux pot de crème glacée vide pour cueillir des bleuets sauvages (avec toujours en tête la crainte de voir surgir un ours noir prêt à nous dérober notre récolte), aller remplir des chaudières et des chaudières de fraises dans les champs avec ma mère et en avoir pour des heures à les couper et préparer afin de les congeler. Ou encore, arrêter sur le bord de la route pour ramasser des framboises sauvages en faisant attention de ne pas toucher à l’herbe à poux. À la maison, nous avions un groseillier et un arbre de cassis. Les gadelles, et bien j’allais de temps en temps en subtiliser chez le voisin, quand je savais qu’il n’était pas là…je m’en excuse d’ailleurs aujourd’hui, mais elles étaient bien bonnes malgré leur petit arrière goût de culpabilité.

Quand j’ai eu des enfants, je m’étais promise de leur faire connaître ces petits plaisirs que la nature et la vie nous apportent. On leur apprend que les fruits sont bons pour la santé, mais leur apprendre à les voir pousser, en prendre soin, travailler la patience en attendant qu’ils soient murs, les cueillir avec les petites mains, les partager avec les voisins en allant leur porter un petit bol en surprise, être un peu tristes parce qu’on devra attendre à l’an prochain avant la prochaine cueillette , mais contents en même temps car d’année en année, la récolte est toujours meilleure. Tout ça fait parti du plaisir.

Alors que ma plus grande avait juste un an et demi environ, nous avons mis en terre deux petits gadelliers. Des gadelles pour Adèle! Ensuite, vinrent les bleuets et la rhubarbe, qu’elles mangent crue en faisant la grimace, les petites fraises des champs qu’on cherche à genoux dans le gazon, les framboises sauvages qui poussent au travers des marches du balcon derrière la maison. Et le jardin, où les tomates ont à peine le temps de rougir qu’elles se sont déjà faites dévorer. Sans oublier les bébés concombres qui se font croquer à même le plant!

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Je m’aperçois qu’être maman, ce n’est pas si compliqué finalement. C’est l’art d’offrir à nos enfants le meilleur de la vie, le mieux de ce que nous-même nous avons connu et goûté. Le plus beau chef-d’oeuvre de maman, à mes yeux, c’est de pouvoir transmettre à mes filles les petits plaisirs simples de la vie et de les conscientiser en même temps au respect de la nature, une reconnaissance pour ce qu’elle nous offre. Et j’espère, sans vantardise, que lorsqu’elles seront elles-mêmes mamans, elles se souviendront un peu de mes techniques et les utiliseront à leur tour pour perfectionner leur propre talent.

__L’encre à la mère 

Une maman préfabriquée…moi?

Moi là, quand je fais sauter un soir de bain à  mes filles parce qu’elles avaient pas mis de crème solaire cette journée là,  que je laisse ma petite les cheveux tous croches sur la tête toute la journée parce que ça  me tentait juste pas de courir l’équivalent d’un marathon dans la maison pour essayer de l’attraper ou ben que je mange des chocolats de leur citrouille d’Halloween en cachette pis que je fais passer ça sur le dos du lutin à  Noël…ben sais tu quoi? Je ne me sens même pas comme une mauvaise mère!

La fin de semaine passée,  on faisait la file  au cinéma Beloeil, en famille, pour acheter du pop-corn et des billets pour voir le film « Trouver Doris ». À une personne près d’atteindre le convoité  comptoir, le gars gueule que c’est complet…petites filles tristes, vite, trouvons une solution.  Alors moi de dire que le cinéma Boucherville, c’est pas trop loin. Donc nous voilà partis, pour finalement arriver là-bas une heure d’avance. Pas d’arcade, pas de Wi-Fi, juste des tapis verts , des murs roses pis un gros pop corn avec de la slush Fanta à l’orange question de faire passer le temps. Parce qu’une heure…c’est long quand tu leur bouches pas le trou pour pas qu’elles demandent aux deux minutes quand est-ce que le film commence.

Dans les previews, toujours trop longs, on présente le film « Mères indignes  » avec un topo filmé dans un cinéma où l’on demande à  des enfants et à de vraies mamans, qu’est-ce qu’il faut pour être une bonne maman ? Les enfants de dire que les meilleures mères sont celles qui amènent leurs enfants au cinéma et leur achetent plein de cochonneries, tandis qu’une maman répond qu’être une bonne mère,  c’est carrément s’oublier pour son enfant, se mettre totalement de côté,  à  100%. Les oreilles m’ont un peu frisées, j’avoue. On s’entend que l’écart entre la vision de l’un et de l’autre quant à  la chose est assez énorme…et ça m’est resté dans la tête pendant toute la durée du film.

C’est quoi d’ailleurs cette nouvelle mode de blogueuses qui disent devoir se faire à  l’idée qu’elles ne seront jamais des mamans parfaites, tandis que d’autres s’assument mères indignes?  Ça  part d’où tout ça…de l’article qui circulait sur facebook et qui suggérait que la maman de Caillou était un peu trop exemplaire? Sérieusement, je comprends mal. Parce que pour vrai là, le mythe de la mère parfaite, c’est juste un mythe, ça  n’existe même pas. Je veux dire…comment on peut chercher la perfection quand aucune mère sur cette terre ne l’a été et ne le sera jamais? Ok bon, en tant que maman, on se sent souvent coupable, on apprend sur le tas, on remet nos interventions avec nos enfants en question, parce qu’on veut leur offrir le meilleur de nous même.

Et si le meilleur de nous-même était seulement être soi-même ?  Tu vois, adolescente, je ne voulais pas d’enfants. Je sais pas trop pourquoi, peut-être par peur justement de pas être  bonne, de répéter les mêmes erreurs que ma mère, parce que je voulais garder ma liberté. Pis bon, la vie a fait en sorte que je suis maintenant maman de deux petites filles qui m’en font voir de toutes les couleurs. J’ai vite compris que ce qui est parfait pour quelqu’un, ne l’est pas nécessairement  pour un autre. Ça  fait pas deux mois que tu as accouché qu’on te demande déjà quand tu vas arrêter d’allaiter,  quand toi, t’es pro allaitement à  long terme.  On te dit de pas laisser tes enfants dormir dans ton lit, quand toi, ça fait longtemps que t’as abdiqué parce que la nuit, dans le fond, dors où tu veux, mais pitié,  laisses-moi dormir. Mais la vérité,  c’est que tout ça,  on s’en fout. On s’en fout parce qu’être mère, ça  vient avec un genre de manuel d’instruction Ikea que tu comprends juste à  moitié pis que tu finis par monter le meuble en sacrant un peu pis en faisant des essais- erreurs. Mais en bout de ligne, ça  donne de quoi qui se tient, qui est pas toujours super solide, mais que quand tu le regardes, t’es fière de ce que tu as accomplie.

Des enfants, c’est un complément à notre vie. Le plus bel amour qui existe et qui en même temps nous confronte à  qui l’on est vraiment. Et ça,  on ne doit pas l’oublier.  Le vrai nous, avec nos forces et nos faiblesses. Car nos enfants, qui sont comme l’extension de nous-même, on besoin d’un vrai modèle. Pas d’un modèle préfabriqué. Pas d’une mère qui met sa vie sur pause le temps que ses enfants grandissent, mais d’une maman qui évolue,  qui parfois se trompe, parfois s’excuse, parfois est égoïste,  mais qui est et restera toujours « la meilleure maman » pour ses propres enfants. Faut pas chercher plus loin.

Bref, la prochaine fois, mère indigne ou pas, si le film affiche  complet, on retourne à  la maison. Pis si ça  braille dans l’auto, je vais leur promettre d’arrêter chercher des timbits en parlant le baleine pis ça devrait faire la job…#trouverdoris

__L’encre à la mère